by Quakers Family

by Quakers Family Carlin

Carlin

la dysplaxie coxo-fémorale


Définition
: La dysplasie coxo-fémorale ou dysplasie de la hanche est une maladie très fréquente, inscrite sur la liste des vices rédhibitoires canins par la loi du 22 juin 1989. Elle représente environs 71% des cas prés
entés en consultation de chirurgie.
La dysplasie coxo-fémorale est une anomalie généralement bilatérale du développement de l'articulation de la hanche. Plus précisément, il
s'agit d'une mauvaise coaptation entre la tête du fémur et l'acétabulum, se traduisant par des malformations de la tête fémorale et de l'acétabulum, par une laxité anormale des tissus mous environnants et par une ostéoarthrose.

Une maladie plurifactorielle
Elle survient au cours de la croissance du chiot. Elle se caractérise par une instabilité de la hanche aboutissant à une subluxation, puis, le plus fréquemment, à une arthrose chez l'adulte.

Il s'agit d'une maladie plurifactorielle. Il est admis depuis longtemps que la composante génétique (génotype) est prépondérante dans son développement chez le chien. De nombreuses études sont actuellement en cours pour déterminer la localisation des gènes responsables.

De plus, pour qu'apparaissent les lésions (la subluxation, puis l'arthrose) et leur expression clinique (phénotype), des facteurs extérieurs ou environnementaux doivent intervenir. Ces paramètres décrits pour agir sur le développement clinique de la maladie sont principalement le poids, l'alimentation et l'activité.

La régulation du poids et de la prise de nourriture non seulement pendant la croissance, mais aussi durant toute la vie de l'animal a une influence majeure sur le développement de l'ostéo-arthrose, principalement au niveau de l'articulation coxo-fémorale. Une étude récente (Kealy, 2000) montre que la prévalence de la maladie est quatre fois plus élevée à cinq ans, puis cinq fois plus forte à huit ans chez des chiens qui reçoivent, de l'âge de huit semaines à celui de huit ans, une alimentation ad libitum (sans limitation), par rapport à des animaux dont la ration alimentaire est inférieure de 25 %. L'auxiliaire a donc une importance réelle dans l'action de prévention de cette affection avec ses conseils alimentaires.

Éric Guevel et Philippe Haudiquet

Races concernées
: De très nombreuses races sont touchées : plus de 80. Elle atteint
préférentiellement les races de taille moyenne,les grandes races et les races géantes (Des pourcentages de dysplasiques sont notés entre parenthèses, variables d'un pays et d'une étude à l'autre, donc d'une
valeur relative) :
-
Saint-Bernard (47%), Terre-Neuve (32%), Bullmastiff (30%), Bouvier Bernois (30%),Schnauzer géant (24%), Rottweiler (23%),
Bobtail (23%), Mastiff (23%), Bergerallemand (20%), Welsh Corgi (20%) Bouvierdes Flandres (19.6%), Shar Pei (17.5%),Border Collie (15%), Montagne desPyrénées (11%) et Doberman (8%).
Setter (Anglais (26.5%),Gordon (24%), Golden Retriever(23%), English springer (20%),Epagneul Breton (20%), Setter Irlandais (15%
), Labrador (14%), Rhodésian Ridgeback(12%), Braque (de Weimar (12%), Hongrois (10%), Allemand (7%)), cocker (8%),Pointer (9.7%) et Flat Coated retriever (7%).
-l'Akita Inu, Chow-chow, Samoyède et Shiba
Inu surtout ( 20%), le Malamute d'Alaska un peu moins (10%), le HuskySibérien et les Lévriers beaucoup moins (5% ou moins).
-
Terrier Tibétain, Cavalier King Charles,
Epagneul Tibétain, Dalmatien, Bouledogue
Français, Caniche (16%), Lhassa Apso, Papillon Nain continental, Carlin et Chihuahua.
Toutefois le risque pour ces
petites races reste faible.

Déterminisme génétique
: La dysplasie est héréditaire,de type polygénique avec une forte
participation des facteurs d'environnement, dont certains sont sous influence génétique indirecte (morphologie, type corporel) et d'autres contrôlables (alimentation, excès d'apporten minéraux, exercice). L'héritabilité est relativement faible. Il n'y a pas de prédisposition
sexuelle.
Cette maladie est héréditaire mais non congénitale,ce qui signifie que les chiots naissent avec des hanches saines.

Expression clinique
: - Avant 6-8 mois, l'animal présente une anomalie de la démarche : « chaloupement » du train arrière, mobilisation simultanée des postérieurs lors de course, posture anormale. Ces signes résultent de lalaxité articulaire et ils ne sont en général pas accompagnés de douleur.
- Entre 6 et 10 mois, l'apparition du phénomène douloureux
entraîne une boiterie d'un ou des deux postérieurs
. L'animal refuse de descendre les marches,de sauter,... L'anomalie de la démarche persiste et elle est associée à une amyotrophie des fessiers, à une « saillie » du grand trochanter et à une limitation de l'extension et de l'abduction de la hanche douloureuse.
- Fréquemment, une amélioration spontanée des symptômes apparaît vers 10-12 mois, voire l'animal retrouve une démarche normale.
- Plus ou moins tardivement, une boiterie est susceptible de
réapparaître suite au développement du processusarthrosique. Il existe cependant une grande variabilité individuelle dans la sévérité du trouble locomoteur qui n'est pas proportionnelle à la gravité radiographique des lésions d'arthrose. L'installation à terme d'un processus arthrosique a toujours été considérée comme une règle absolue.
-
Diagnostic
: Le dépistage de la dysplasie coxo-fémorale implique la réalisation de
clichés radiographiques rigoureux. Le chien doit être placé en position de « dysplasie », c'est-à-dire les hanches en extension, les fémurs parallèles entre eux et au bassin et les genoux en légère rotation interne. Une hyperlaxité est parfois visible(subluxation plus ou moins
prononcée). Des signes d'arthroses peuvent être présents dès le 6-7
ème mois. Il faut examiner l'interligne articulaire, la tête fémorale, le condyle et la couverture de la tête fémorale par le rebord acétabulaire dorsal. On mesure également l'angle de Norberg-Olsson, la valeur seuil variant entre 98 (golden) et 104° (Rottweiler). En général,on considère qu'il doit être supérieur à 105°.
Le chien est ensuite classé selon le stade de dysplasie (classification établie par la Société Centrale Canine) comme le montre le tableau 44 ci-dessous.

Tableau 44
: Classification de la dysplasie coxo-fémorale selon les modifications
radiologiques. Degré de dysplasie et Modifications radiologiques

A : aucune dysplasie =Pas de signe de dysplasie
Angle de Norberg-Olsson normal (> 105°)

B : stade intermédiaire = Angle 105° mais congruence anormale

C : dysplasie légère ou stade I =Angle entre 100-105° et congruence moyenne(léger aplatissement acétabulaire).Présence éventuelle de signe d'arthrose

D : dysplasie moyenne ou stade II =Mauvaise congruence et angle situé entre 90°et 100°Aplatissement du cotyle et/ou signes d'arthrose .

E : dysplasie grave ou stade III et IV =Subluxation ou luxation manifeste et angle <90°Aplatissement du cotyle, déformation de la têt.

Aux Etats-Unis, un procédé breveté est utilisé: le procédé « Penn-Hip ». Il permet un dépistage plus précoce (à partir de 16 semaines) des chiens dysplasiques. L'indice de distraction (ID), qui est un indice de laxité articulaire, est calculé sur une radiographie en
position excentrée forcée. Cet indice est égal au rapport de
la distance entre le centre de l'acétabulum et le centre de la
tête fémorale « d », et le rayon de la tête fémorale « r » : ID= d/r. Lorsque ID < 0,3, le chien a de forte chance d'avoir des hanches normales (fiable à partir de16 semaines). Lorsque ID =0,8, le risque de développer de l'arthrose varie en fonction de la race : 55% pour le Labrador,90% pour le Berger Allemand.
D'autres techniques peuvent permettre un diagnostic de dysplasie coxo-fémorale mais elles ne sont pas encore validées cliniquement en France : échographie et scanner.
-
Pronostic
: L'arthrose apparaît à plus ou moins court terme, ce qui invalide assezfortement le chien.
Diagnostic différentiel
: - Pour les animaux jeunes : panostéite, ostéochondrite disséquante,
disjonction épiphysaire, ostéodystrophie hypertrophiante, rupture des ligaments croisés,luxation rotulienne, traumatisme.
- Pour les animaux âgés : myélopathie dégénérative, syndrome de la
queue de cheval, hernie discale chronique, sténose lombo-sacrée, rupture des ligaments croisés, polyarthrite, tumeurs osseuses ou articulaires.
Prophylaxie
: La Fédération Cynologique Internationale recommande un âge minimal de douze à seize mois pour les clichés radiographiques
officiels et de dix-huit mois pour les races
géantes. Ceci ne permet donc pas un dépistage précoce de la dysplasie. Seuls les chiens classés A ou B devraient être mis à la reproduction, mais certains clubs de races français
acceptent des reproducteurs présentant une légère dysplasie (degré C).
La difficulté dans la lutte contre la dysplasie de la hanche en
élevage tient au grand nombre de gènes en cause, à l'intervention de gènes dont l'action est indirecte et à l'influence de facteurs
d'environnement. Heureusement l'héritabilité est relativement faible, ce qui ne permet qu'une progression très lente dans la sélection des reproducteurs dont le patrimoine génétique est favorable vis-à-vis de l'affection. Pour être plus efficace, la sélection doit intégrer un
maximum d'informations : phénotype des ascendants des frères et sœurs et des descendants.
L'animal a en effet plus de chance d'être sain si ses proches le sont.
Enfin, si l'action sur les facteurs extérieurs comme l'alimentation peut permettre d'améliorer les manifestations cliniques,seul un dépistage plus précoce est susceptible d'apporter une réelle amélioration en élevage

source:
PRINCIPALES MALADIES HEREDITAIRES OU
PRESUMEES HEREDITAIRES DANS L'ESPECE CANINE.
BILAN DES PREDISPOSITIONS RACIALES.
THESE:par Karen CHARLET